Découvre et apprends les 36 schémas de mat les plus importants aux échecs, accompagnés d’illustrations, d’exemples pratiques et d’exercices tirés de parties célèbres.
Sommaire
- Pourquoi étudier les tableaux de mat ?
- 1. Le mat des épaulettes
- 2. Le mat du guéridon
- 3. Le mat de Cozio
- 4. Le mat du carré
- 5. Le mat du triangle
- 6. Le mat du chemin de fer
- 7. Le mat de Max Lange
- 8. Le mat de Balestra
- 9. Le mat du bronco
- 10. Le mat du mustang
- 11. Le mat de Damiano
- 12. Le mat de Lolli
- 13. Le mat du couloir
- 14. Le mat des deux tours
- 15. Le mat de l’escalier
- 16. Le mat de Mayet
- 17. Le mat de l’opéra
- 18. Le mat de Réti
- 19. Le mat de Pillsbury
- 20. Le mat de Morphy
- 21. Le mat de Gréco
- 22. Le mat du coin
- 23. Le mat d’Anastasie
- 24. Le mat des arabes
- 25. Le mat de Vukovic
- 26. Le mat du crochet
- 27. Le mat d’Anderssen
- 28. Le mat de l’angle
- 29. Le mat des deux fous
- 30. Le mat de Boden
- 31. Le mat à l’étouffé
- 32. Le mat des 2 cavaliers
- 33. Le mat semi-étouffé
- 34. Le mat collaboratif
- 35. Le mat de Blackburne
- 36. Le mat de David et Goliath
- Solution du problème du début et FAQ
Pourquoi étudier les tableaux de mat ?
Récemment, j’ai envoyé à un ami féru d’échecs comme moi le problème d’échecs suivant (le trait est aux blancs) :
Mon ami a posé les pièces sur son échiquier, a bien réfléchi au problème mais il m’a finalement répondu qu’il n’arrivait pas à le résoudre.
Peux-tu y arriver ?
La raison pour laquelle il n’était pas arrivé à résoudre ce problème était claire pour moi.
Ce n’était pas ses capacités de calcul tactique qui étaient en cause (elles sont excellentes), mais bien sa connaissance et sa maîtrise des tableaux de mat qui étaient déficientes.
En effet, si tu es capable de repérer des motifs tactiques comme des enfilades, des attaques doubles ou des déviations, mais que tu n’es pas très bon à repérer des réseaux de mat, tu passeras à côté d’un grand nombre de combinaisons gagnantes.
Typiquement dans cette situation, il est possible de démarrer une attaque brillante contre le roi adversaire, mais d’échouer à la finir car on ne connaît pas le tableau de mat final qui aurait terminé la partie sur le champ.
C’est dans ces situations où avoir un œil entraîné à détecter les tableaux de mat est crucial !
Plus tu seras capable de remarquer rapidement les réseaux de mat dans tes parties, plus tes talents d’attaquant et de tacticien progresseront.
À la fin de l’article, nous reviendrons ensemble sur ce bel exercice du début et sa solution qui décoiffe.
Mais d’abord, je vais te présenter les 36 tableaux de mat les plus importants, chacun avec une illustration et un exemple pratique.
Certains de ses tableaux de mat sont communs, mais bizarrement ne sont pas abordés dans la plupart des livres ou dans les articles que j’ai trouvé en ligne. Par exemple, la page Wikipédia sur les tableaux de mat ne contient que 24 tableaux en août 2024. J’ai ajouté ici les tableaux manquants et je leur ai donné un nom 🙂. Si tu as de meilleures idées de noms, n’hésite pas à me les envoyer en utilisant la page de contact.
À la fin, je te partage aussi comment entraîner et améliorer continûment son « sixième sens » de l’échec et mat et je réponds à quelques-unes de tes questions.
Tu es prêt ?
C’est parti, commençons par les tableaux de mat avec une dame toute seule !
1. Le mat des épaulettes
Ce tableau de mat porte le nom de mat des épaulettes, qui sont des pièces décoratives portées au niveau de l’épaule sur les vêtements et particulièrement sur les uniformes militaires.
Dans ce schéma de mat, le roi noir est en échec et n’a aucune case de fuite sur les côtés. Regarde la position ci-dessous en illustration.
Les pièces de chaque côté du roi noirs bloquent les cases de fuite et ressemblent à des épaulettes sur les épaules du roi.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
2. Le mat du guéridon
Dans ce schéma de mat, les cases de fuite du roi derrière lui en diagonale sont bloquées par ses propres pièces. La dame et le roi forment le pied du guéridon tandis que les pièces bloquant le roi (avec un cercle rouge ci-dessous) forment le plateau du guéridon.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
3. Le mat de Cozio
Ce tableau de mat est nommé d’après le joueur d’échecs et théoricien des ouvertures italien Carlos Cozio (1715-1780) qui publia une étude incluant ce type de mat en 1766.
Ce schéma de mat ressemble au mat du guéridon mais « penché », en diagonale : la dame blanche et le roi noir sont alignés sur une diagonale (la diagonale de cases blanches c8-h3 dans l’illustration ci-dessous) tandis que les cases de fuite du roi noir sur la diagonale opposée (la diagonale des cases noires c1-h6 dans l’illustration ci-dessous) sont bloquées par ses propres pièces.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
4. Le mat du carré
Ce tableau de mat survient lorsqu’une dame et une tour travaillent en collaboration pour faire échec et mat au roi adverse. La dame et la tour forment deux sommets opposés d’un carré de 3 cases par 3 cases duquel le roi adverse ne peut pas s’échapper.
Dans le mat du carré, c’est la tour qui donne l’échec et mat avec la protection de sa dame.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
5. Le mat du triangle
Ce tableau de mat correspond à une position où la dame blanche, la tour blanche et le roi noir forment les sommets d’un triangle, voir l’illustration ci-dessous. La dame blanche protégée par sa tour fait échec et mat pendant que la tour couvre la case de fuite du roi noir.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
6. Le mat du chemin de fer
Ce tableau de mat est un mélange du mat du carré et du mat du triangle.
Le mat du chemin de fer ressemble à un train inarrêtable formé d’une dame et d’une tour, lancé le long de rails pour faire échec et mat au roi ennemi.
C’est un schéma de mat utile qui peut énormément aider en parties rapides ou de blitz quand il reste peu de temps pour mater le roi adverse. Le « processus » de ce tableau de mat est plus important que la position finale de mat obtenue (soit un mat du carré soit un mat du triangle).
Voici un exemple simple pour mieux comprendre.
Et voici maintenant un exemple plus avancé.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
7. Le mat de Max Lange
Ce tableau de mat est réalisé avec une dame et un fou travaillant en coordination. Il est nommé d’après le joueur d’échecs et problémiste allemand Max Lange (1832-1899).
Dans ce mat, la dame protégée par le fou fait échec et mat pendant que le fou couvre une case de fuite cruciale du roi adverse, comme illustré ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
8. Le mat de Balestra
Voici à nouveau un tableau de mat qui illustre la coordination entre une dame et un fou. Ici, la dame couvre toutes les cases de fuite du roi adverse et le fou glisse prestement pour infliger échec et mat sur la dernière diagonale libre du roi adverse.
La position finale me fait penser à une paire de ciseaux avec des lames qui se referment sur le roi adverse.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
9. Le mat du bronco
La paire dame + cavalier a la réputation d’être un duo de pièces terriblement efficace pour attaquer le roi adverse. Mais pour je ne sais pas quelle raison, les tableaux de mat avec ce duo de pièces sont souvent absents dans la littérature échiquéenne.
J’ai donc pris la liberté de nommer ce mat en essayant de trouver un nom approprié pour un mat réalisé avec un cavalier !
Dans ce schéma de mat, le roi noir est piégé dans un coin de l’échiquier. La dame le restreint en contrôlant toutes les cases de fuite pendant que le cavalier saute à ses côtés pour donner échec et mat. Voici deux illustrations du mat ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
10. Le mat du mustang
Ce schéma de mat est similaire à celui du mat du bronco, mais avec une petite différence.
Dans le mat du mustang, le roi adverse n’est pas situé dans un coin de l’échiquier mais simplement sur un bord de l’échiquier. Sa case de fuite est bloquée par une de ses propres pièces.
Le reste est la même chose : la dame restreint le roi en contrôlant ses cases de fuites et le cavalier saute et fait échec et mat en atterrissant, comme tu peux le voir dans les positions suivantes.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Les mats suivants concernent des tableaux de mat avec une dame et un pion. Parfois, c’est juste le soutien d’un modeste petit pion qui permet de finir d’un coup la partie !
11. Le mat de Damiano
Dans ce tableau de mat, le roi adverse est sur la dernière rangée et la dame protégée par un pion fait échec et mat sur la 7ème rangée. Les cases de fuite du roi sont soit obstruées par ses propres pièces soit contrôlées par le camp ennemi.
Cette idée de mat a été publié en 1512 par le joueur d’échecs portugais Pedro Damiano (1480-1544), ce qui en fait un des plus vieux tableaux de mat, voir l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
12. Le mat de Lolli
Voici un autre tableau de mat commun impliquant une dame et un pion. La dame fait échec et mat directement en face à face au roi adverse, protégée par un pion situé en h6 ou en f6 dans la cas d’un petit roque noir. Voir l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
13. Le mat du couloir
Le mat du couloir est probablement le plus populaire de tous les tableaux de mat !
Dans ce schéma de mat, le roi noir est piégé sur la dernière rangée derrière ses propres pions et une dame ou une tour vient exécuter le mat comme dans l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
14. Le mat des deux tours
Une tour est particulièrement puissante quand elle envahit la 7ème rangée adverse. Encore plus quand les deux tours sont sur la 7ème rangée !
Dans le mat des deux tours, les tours collaborent sur la 7ème rangée pour faire échec et mat au roi noir. Regarde la position ci-dessous pour illustration.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
15. Le mat de l’escalier
Dans ce schéma de mat, deux pièces lourdes (2 tours ou bien une tour et une dame) se coordonnent pour repousser le roi ennemi sur un bord de l’échiquier avant de mater. Le mat ressemble à un mat du couloir mais au lieu d’avoir des pions formant un couloir le long de la 7ème rangée, c’est une pièce lourde qui contrôle la 7ème rangée.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Nous abordons maintenant les tableaux de mat avec une tour et un fou.
16. Le mat de Mayet
Ce tableau de mat est nommé d’après le maître du jeu d’échecs allemand Carl Mayet (1810-1868) et implique une tour et un fou travaillant en coordination pour mater le roi adverse. La tour vient coulisser sur la colonne h soutenue par le fou pour faire échec et mat comme dans l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
17. Le mat de l’opéra
Ce tableau de mat correspond au mat final de la partie célèbre dite de l’opéra, jouée en 1858 à l’opéra de Paris entre le champion d’échecs américain Paul Morphy et deux amateurs.
Ce tableau de mat est similaire au mat de Mayet car il implique également la tour et le fou dans les mêmes rôles. La tour donne échec et mat soutenu par son fou. La principale différence avec le mat de Mayet est que le mat n’est pas donné sur les colonnes a ou h mais sur les colonnes centrales. Voir la position ci-dessous pour illustration.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
18. Le mat de Réti
Ce tableau de mat correspond à la position finale d’une partie jouée en 1910 à Vienne entre le grand-maître Xavier Tartakover et le célèbre joueur d’échecs Richard Réti. Richard Réti remporta une partie magnifique en donnant échec et mat avec un fou protégé par une tour. Voyons ensemble la fin de la partie.
Voici un exemple pour se familiariser avec le mat de Réti.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
19. Le mat de Pillsbury
Dans ce tableau de mat, le tour donne échec et mat sur une colonne ouverte tandis que le fou contrôle la case adjacente au roi adverse. Les autres cases de fuite du roi sont bloquées par ses propres pièces. Ce mat porte le nom du joueur d’échecs américain Harry Pillsbury (1872-1906).
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
20. Le mat de Morphy
Il s’agit encore d’un mat effectué avec une tour et un fou. Ici, le roi adverse est bloqué dans le coin de l’échiquier par la tour qui lui coupe toutes les cases de fuite le long d’une rangée ou d’une colonne. Le fou se déplace sur une grande diagonale (a8-h1 ou a1-h8) pour donner échec et mat.
Ce mat est nommé d’après la légende américaine des échecs Paul Morphy (1837-1884).
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
21. Le mat de Gréco
Dans ce tableau de mat avec tour et fou, le roi adverse est coincé sur le bord ou dans le coin de l’échiquier. Le roi adverse est restreint par ses propres pièces tandis que les cases de fuite restantes sont contrôlées par le fou. La tour coulisse alors sur une rangée pour asséner échec et mat.
Ce mat est nommé d’après le joueur d’échecs italien Giochino Greco (1600-1634).
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Nous abordons désormais les schémas de mat impliquant une tour et un cavalier.
22. Le mat du coin
Comme son nom l’indique, ce mat est effectué lorsque le roi adverse est situé dans le coin de l’échiquier. La tour coupe le roi adverse le long d’une rangée/colonne. Le cavalier saute prestement pour donner échec et mat au roi adverse bloqué dans le coin de l’échiquier.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
23. Le mat d’Anastasie
Dans le mat d’Anastasie, le roi adverse est coincé sur le bord de l’échiquier. Le cavalier prend deux cases de fuite importantes du roi et la tour coulisse sur une rangée pour asséner échec et mat. La dernière case de fuite du roi est usuellement bloquée par un de ses propres pions.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
24. Le mat des arabes
Il s’agit d’un schéma de mat unique et important qui montre la puissance combinée d’une tour et d’un cavalier en action. Ensemble, la tour et le cavalier parviennent à couvrir toutes les cases de fuite du roi adverse qui se fait mater dans le coin de l’échiquier.
Dans ce schéma de mat, la tour protégée par le cavalier donne échec et mat.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
25. Le mat de Vukovic
Ce tableau de mat porte le nom du Maître International Vladimir Vukovic (1898-1975). Trois pièces sont nécessaires pour exécuter ce mat :
- Une tour qui donne l’échec et mat fatal tout en couvrant les cases de fuite le long de sa rangée.
- Un cavalier qui couvre les deux cases de fuite adjacentes au roi adverse.
- Un pion qui protège la tour.
Voici à quoi le mat de Vukovic ressemble :
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
26. Le mat du crochet
Voici un autre schéma de mat qui implique une tour, un cavalier et un pion. La tour donne échec et mat, soutenue par un cavalier qui est lui-même protégé par un pion.
La tour et le cavalier étant protégés, le roi adverse ne peut les capturer. La case de fuite qui n’est pas contrôlée par la tour ou le cavalier est usuellement bloquée par un des pions du roi adverse. Le placement du pion du cavalier et la tour fait penser à un crochet sur lequel le roi adverse se fait accrocher avec échec et mat.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
27. Le mat d’Anderssen
Dans le mat d’Anderssen, la tour donne échec et mat sur la 8ème rangée directement au contact du roi adverse tout en étant protégée par un pion. Ce pion est lui-même défendu par un autre pion ou une autre pièce.
Ce schéma de mat porte le nom du joueur d’échecs allemand Adolf Anderssen (1818-1879), représentant de l’école dite romantique aux échecs (privilégiant les sacrifices et l’attaque à tout prix au détriment de la justesse stratégique).
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Nous venons de couvrir les mats les plus importants avec les pièces lourdes (dame et tour). Attaquons-nous maintenant aux principaux mats avec des pièces mineures, en commençant par les fous !
28. Le mat de l’angle
Parfois, juste un seul fou est suffisant pour mater le roi adverse. Dans ce schéma de mat épuré, le fou fait échec et mat au roi adverse le long d’une diagonale, les cases de fuite du roi étant le plus souvent obstruées par ses propres pièces, comme dans l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
29. Le mat des deux fous
Comme son nom l’indique, ce tableau de mat est effectué avec deux fous qui bombardent leurs diagonales respectives en direction du roi adverse. Un des fous porte l’échec et mat au roi adverse, l’autre fou contrôle la diagonale adjacente, tandis que la dernière case de fuite du roi est bloquée par une de ses propres pièces.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
30. Le mat de Boden
Ce schéma de mat porte le nom du maître des échecs anglais Samuel Boden (1826-1882) qui joua ce mat dans une partie jouée à Londres en 1853. Les deux fous prennent ici en cisaille le roi adverse sur des diagonales croisées, comme dans l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
31. Le mat à l’étouffé
Il s’agit d’un des mats les plus beaux et les plus populaires aux échecs !
Ce mat survient lorsqu’un cavalier solitaire fait échec au roi adverse, que le cavalier ne peut pas être capturé par les pièces adverses et que les cases de fuite du roi sont toutes bloquées par ses propres pions et pièces. Voir ci-dessous l’illustration.
Exemple trait aux blancs :
La solution :
32. Le mat des 2 cavaliers
Ce tableau de mat est plus rare mais est particulièrement beau et peut permettre de conclure une partie de manière très esthétique. Comme son nom l’indique, les deux cavaliers agissent en coordination, l’un pour contrôler les cases de fuite et l’autre pour porter l’estocade au roi adverse. Voici l’illustration ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Nous venons de passer en revue les mats avec seulement des fous et seulement des cavaliers. Maintenant, abordons les schémas de mat où cavalier et fou collaborent pour terrasser le roi adverse !
33. Le mat semi-étouffé
Ce tableau de mat ressemble à celui du mat à l’étouffé, la principale différence étant que certaines des cases de fuite du roi adverse sont couvertes par un fou. Les autres cases de fuite sont bloquées par des pièces du roi adverse et un cavalier vient porter l’échec et mat. Regarde les deux illustrations ci-dessous.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
34. Le mat collaboratif
Ce tableau de mat est extrêmement similaire à celui du mat semi-étouffé. La principale différence est que les rôles du fou et du cavalier sont inversés : ici c’est le fou qui donne échec et mat au roi adverse tandis que le cavalier contrôle une ou deux cases de fuite. Les autres cases de fuite sont bloquées par les propres pièces du roi adverse.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
35. Le mat de Blackburne
Ce schéma de mat est le résultat du travail d’un trio de pièces mineures, 2 fous et un cavalier tous braqués sur le roi adverse. Deux pièces mineures contrôlent les cases de fuite tandis que la dernière pièce mineure assène échec et mat, comme dans l’illustration ci-dessous.
Ce tableau de mat est nommé d’après le joueur d’échecs britannique Joseph Blackburne (1841-1924).
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
36. Le mat de David et Goliath
À l’image de l’humain David terrassant le géant Goliath, dans ce schéma de mat, un simple petit pion donne échec et mat au roi adverse ! Il s’agit d’un mat plutôt rare qui peut survenir dans des situations très variées. Regarde les deux illustrations ci-dessous pour exemple.
Exemple pratique (trait aux blancs) :
La solution :
Solution du problème du début et FAQ
Maintenant que tu as appris tous les tableaux de mat, je te présente à nouveau l’exercice donné au tout début. Peux-tu le résoudre cette fois-ci ?
As-tu réussi ?
C’est fantastique si tu as dit oui !
Voici la solution :
Apprendre tous les motifs tactiques (comme la fourchette ou le clouage) et affûter son sixième sens tactique est la première étape pour progresser. Mais cette première étape n’est que le début, car tu rateras des combinaisons tactiques gagnantes si ta connaissance des schémas de mat est insuffisante.
Et juste connaître les tableaux de mat n’est pas suffisant : il est indispensable de les maîtriser.
Voici en conclusion mes réponses à quelques questions que tu pourrais te poser.
Faut-il absolument mémoriser les noms de tous les tableaux de mat ?
Non, apprendre par cœur le nom de tous les tableaux de mat n’est pas nécessaire.
Sérieusement ! Moi non plus je n’arrive pas à tous les retenir 🙂
Je viens juste d’écrire cet article et j’arrive tout juste à me souvenir d’environ la moitié des noms 🙂
Concentre plutôt tes efforts de mémorisation sur le placement des pièces autour du roi adverse et la position finale de mat.
Le but ultime d’étudier les différents schémas de mat est de devenir capable de les reconnaître dès qu’ils commencent à apparaître sur l’échiquier. Si tu te surprends à remarquer de plus en plus de réseaux de mat pendant tes parties et à placer des mats brutaux à tes adversaires, c’est que ton entraînement fonctionne !
La frime en sortant le nom du tableau de mat à l’analyse post-mortem de la partie, c’est secondaire 🤣
Comment améliorer sa capacité à reconnaître les tableaux de mat ?
Le processus pour améliorer ses talents de détection des tableaux de mat est similaire à celui qu’il faut suivre pour devenir meilleur en tactique.
Tout d’abord, il faut avoir déjà vu au moins une fois les différents schémas de mat. Sinon, il est juste impossible de savoir ce qu’on est sensé chercher dans une position donnée.
Une fois qu’on est bien familier avec un tableau de mat, il faut résoudre le plus de puzzles possibles contenant ce tableau de mat. De cette manière, on entraîne son esprit à chercher ce tableau de mat en particulier.
Au début, trouver un tableau de mat demandera de grands efforts de concentration, mais avec assez de répétitions et de pratique, ton esprit va trouver le tableau de mat de plus en plus rapidement et de manière subconsciente, sans que tu ais besoin de forcer ton attention.
Comment voir les tableaux de mat pendant une partie d’échecs ?
Le plus souvent, lorsque tes pièces commencent à se rapprocher du roi ennemi, les réseaux de mat apparaissent naturellement. C’est le moment de la partie où il faut être particulièrement attentif à de futurs tableaux de mat !
Sinon, seul l’entraînement régulier et sur le long terme avec des exercices du type « les blancs jouent et matent en 2/3/4/5 coups ou plus » pourra habituer ton cerveau à remarquer spontanément les réseaux de mat pendant une partie.
Je te souhaite de jouer de magnifiques parties d’échecs se concluant par des mats fantastiques basés sur les tableaux de mat que tu as appris !