♟Comment progresser en tactique aux échecs en 7 étapes

Devenir meilleur en tactique aux échecs est un des moyens les plus rapides de gagner davantage de parties et d’obtenir un meilleur classement elo. Mais comment s’y prendre pour s’améliorer en tactique ? Quelle est la méthode la plus efficace pour étudier les tactiques aux échecs ?

Dans cet article, je répond en détails à ces questions et je te donne un plan d’action clair avec toutes les étapes détaillées. C’est parti !

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Qu’est-ce qu’une tactique aux échecs ?

Une tactique aux échecs est un coup ou une série de coups qui utilise une faiblesse temporaire dans la position adverse pour accomplir un but à court terme.

Le but à court terme peut être de gagner du matériel, de faire échec et mat au roi ennemi, ou juste améliorer la position d’une de ses pièces ou de se défendre contre une menace.

Examine la position ci-dessous :

Le trait est aux blancs. Les blancs ont une tactique qui leur permet de gagner du matériel. La vois-tu ? Essaie de chercher un peu avant de regarder la réponse ci-dessous

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OK, les blancs gagnent du matériel grâce au coup de cavalier 1. Cd5! Il s’agit d’une fourchette (la dame noire en c7 et la tour noire en b4 sont attaquées en même temps) et si le fou noir capture le cavalier, alors il abandonne le contrôle de la case e8 : les blancs peuvent alors mater le roi noir avec un mat du couloir en plaçant leur tour en e8.

C’était un exemple simple de tactique avec une fourchette et un mat du couloir.

Il y a un grand nombre de tactiques qui interviennent couramment dans les parties d’échecs :

• Les fourchettes et attaques doubles
• Les clouages
• Les enfilades
• Les déviations
• Les attaques à la découverte, etc.

En tant que joueur d’échecs, il faut s’entraîner à repérer spontanément les tactiques quand elles surviennent dans une partie sans avoir besoin d’y penser activement.

Comment procéder pour un tel entraînement ? C’est l’objet de la méthode en 7 étapes détaillée ci-dessous.

La méthode en 7 étapes pour s’améliorer en tactique

As-tu déjà vu le grand maître américain Hikaru Nakamura résoudre des tactiques super compliquées avant même que tu n’aies eu le temps de bien voir toute la position ?

C’est vraiment impressionnant, non ? Je parie que tu te demandes comment il fait ?

L’explication simple est que la vision tactique d’Hikaru est extrêmement affûtée : il a résolu un nombre incroyable de problèmes d’échecs tout au long de sa carrière. Tous ces problèmes d’échecs ont formé dans son esprit une sorte de grande base de motifs tactiques qu’il peut solliciter pour résoudre un problème d’échecs sans le faire de manière consciente.

Dès qu’un motif tactique familier apparaît sur l’échiquier, son esprit l’identifie et voit instantanément comment le résoudre.

1. Apprendre les thèmes tactiques

La première étape consiste à imprimer en dur les thèmes/motifs tactiques dans ton cerveau.

Beaucoup de débutants font l’erreur d’essayer de résoudre des problèmes sans apprendre les motifs tactiques d’abord (j’en parlerai un peu plus ci-dessous dans la section sur les erreurs typiques à éviter).

De la même manière qu’il est impossible de trouver de champignons dans la forêt si on ne sait pas à quoi un champignon ressemble, il est impossible de repérer une tactique en partie si on n’a jamais vu le motif tactique associé au préalable. Prenons l’exemple suivant où c’est aux blancs de jouer :

Si on n’a jamais vu ce qu’est une déviation aux échecs, il n’est pas possible de résoudre ce problème !

Mais après avoir appris ce qu’est une déviation (le fait de forcer une pièce adverse à se déplacer alors que cette pièce joue un rôle défensif important), on remarque que la tour noire en g8 joue un rôle très important car elle empêche les blancs de venir mater le roi noir en plaçant la dame blanche en g7.
Et de même, on remarque que la dame noire en d8 contrôle la case h4, ce qui empêche les blancs de mettre leur propre dame en h4 pour mater le roi noir !
La solution vient alors naturellement d’attaquer en même temps ces deux pièces, la dame noire en d8 et la tour en g8, qui ont tous deux un rôle défensif très important.

1. Te8 !

La tour blanche est imprenable : si les noirs prennent la tour e8 avec leur dame en d8, les blancs jouent dame en h4 mat, si les noirs prennent la tour e8 avec la tour en g8, les blancs jouent dame en g7 mat.

Mais que se passe-t-il si les noirs jouent 1. … Dg5 qui attaque la tour blanche en c1 ?

Ici il serait possible de jouer avec les blancs un coup décent comme 2. Tce1 protégeant la tour…

Mais la position est en réalité mat en 2, grâce au thème tactique de « l’attaque par rayons X » et au tableau de mat « le mat de Mayet ». Si on n’a jamais vu ces champignons là auparavant, on ne peut pas les trouver lorsqu’on se balade en forêt !

Voici la solution complète.

La leçon à retenir est : il faut apprendre les thèmes tactiques avant de résoudre des problèmes d’échecs.

2. Résoudre des exercices sur un thème tactique précis

Trop de joueurs débutants pensent que s’ils apprennent une fois ce qu’est une fourchette, un clouage ou une déviation, alors ils s’en souviendront pour toujours et ils trouveront désormais toutes les tactiques associées à ce thème.
Les mêmes joueurs se sentent malheureux quand après une session de jeu en ligne, l’analyse post-mortem de la partie par un ordinateur leur dit qu’ils ont raté telle ou telle tactique 😥.

Connaître un thème tactique (théoriquement) n’est hélas pas suffisant.
Il faut résoudre un grand nombre de problèmes d’échecs sur ce thème tactique précis pour développer une compréhension profonde de ce thème et le faire rentrer de la manière la plus permanente possible dans son esprit.

Un dicton dit par ailleurs « qu’un maître a échoué plus de fois à résoudre des problèmes d’échecs que le débutant n’a essayé d’en résoudre ». Ce n’est pas pour rien !

Il y a beaucoup de ressources utilisables pour s’entraîner à résoudre des problèmes d’échecs sur un thème particulier, nous en verrons quelques-unes plus bas. En attendant, il faut retenir la bonne méthode :

1. Apprendre le thème tactique
2. Approfondir ce savoir nouveau avec des problèmes d’échecs dédiés à ce thème
3. Passer au thème tactique suivant

3. Résoudre des exercices sur différents motifs tactiques

Il s’agit ici de développer son radar tactique ! Pendant une partie, personne ne viendra te dire à l’oreille « il y a une fourchette dans cette position » ou « il est possible de gagner du matériel grâce à une manœuvre de moulinette ici ». Il est impératif de s’entraîner à reconnaître différents thèmes tactiques lorsqu’ils surviennent spontanément en partie.

Donc, une fois que tu as appris les bases de tous les thèmes tactiques aux échecs, et que tu as résolu des problèmes dédiés à chacune de ces tactiques, il est temps de diversifier son entraînement en résolvant des problèmes d’échecs avec des thèmes tactiques différents et variés, afin de se confronter à des positions d’échecs où on sait qu’il y a une tactique mais on ne sait pas laquelle.

Toutefois, ne saute pas sur cette étape tant que tu ne maîtrises pas individuellement tous les thèmes tactiques !

4. Étudier les tableaux de mat

De la même manière qu’on ne peut pas trouver une tactique en partie si on n’a jamais vu le thème tactique associé auparavant, il n’est pas possible de trouver un mat si on n’a jamais vu le tableau de mat correspondant. Un ami m’a envoyé un jour la position suivante où les blancs jouent et gagnent.

Mon ami connaissait le thème tactique de « l’élimination du défenseur » et avait pensé au coup 1. Txd6! pour obtenir la case e7 pour le cavalier, ou bien au thème tactique du « dégagement » avec le coup 1. Fxb7 pour ouvrir la diagonale de la dame blanche en b1, mais il ne voyait pas comment continuer.

Son problème est qu’il n’avait jamais vu ce qu’était un mat d’Anastasie ! Il s’agit d’un mat exécuté avec un cavalier et une tour, et voici la position type d’un mat d’Anastasie :

Une fois que la tableau de mat final à atteindre est connu, la solution est beaucoup plus facile à trouver :

Ce qu’il faut retenir :

Avec les tactiques, souvent on gagne du matériel, mais très souvent les tactiques sont liées à la sécurité du roi adverse ! Il faut donc apprendre les différents tableaux de mat de la même manière que pour les thèmes tactiques, d’abord individuellement avec des séries d’exercices dédiés, puis avec des exercices différents et variés.

5. Comprendre ses erreurs et les corriger

En jouant aux échecs, il y aura certains thèmes tactiques que tu arriveras souvent à résoudre rapidement et au contraire, d’autres sur lesquels tu feras souvent des erreurs. Prendre conscience de ses erreurs est la première étape clef pour parvenir ensuite à les corriger.

À titre d’exemple, certains joueurs auront du mal avec les fourchettes, d’autres avec les sacrifices d’attraction. On a tous un cerveau qui fonctionne différemment pour chacun d’entre nous ! 🙂

Il est possible de trouver ses erreurs en analysant ses parties (ce sujet méritera un article complet dans le futur) ou en s’entraînant à résoudre des tactiques et en remarquant celles qu’on a le plus de difficultés à résoudre.

Une fois les erreurs identifiées, il faut revenir à l’étape 2 « Résoudre des exercices sur un thème tactique précis » et résoudre davantage d’exercices uniquement sur le motif tactique qui te pose problème, jusqu’à ce que la lacune identifiée soit corrigée. Nous verrons bientôt ci-dessous quelques ressources et collections de problèmes d’échecs particuliers que tu peux utiliser pour t’entraîner.

6. Étudier à partir de différentes sources

Il est important de ne pas se limiter à un seul livre ou à un seul site web pour trouver des problèmes d’échecs à résoudre. C’est une bonne idée d’avoir la plus grande diversité possible de problèmes d’échecs sur lesquels s’entraîner, particulièrement lors de l’étape 3 « Résoudre des exercices sur différents motifs tactiques ».

Résoudre en boucle les mêmes problèmes est utile seulement si il s’agit de problèmes d’échecs que tu n’arrives pas à résoudre rapidement (par exemple en moins de 2 minutes) ou sur lesquels tu fais encore des erreurs. Cela peut prendre un peu de temps (plusieurs répétitions à quelques jours d’intervalle des mêmes problèmes) jusqu’à arriver à les résoudre rapidement et sans erreurs. Mais une fois que tu arrives à les résoudre correctement et rapidement, je te recommande de passer à autre chose et d’aller chercher ailleurs d’autres problèmes à résoudre.

Où aller chercher ces problèmes ? Je te donne bientôt des idées ci-dessous.

En attendant, si tu ne dois ne retenir qu’une chose, retiens bien de ne pas rester trop longtemps (pendant plusieurs mois) sur un seul livre de problèmes d’échecs ou un seul site de problèmes d’échecs. Même la section de problèmes d’échecs d’Esprit Échecs !

7. Pratiquer régulièrement pour rester affûté

Si tu fais un jogging tous les matins ou que tu fais du sport 3 à 5 fois par semaine, après plusieurs mois tu seras probablement en excellente forme physique. Mais ça ne veut pas dire pour autant que tu seras toujours en excellente forme physique dans le futur, n’est-ce pas ?

Si jamais tu arrêtes de prendre soin de ta forme physique, alors tu régresseras et tu seras en moins bonne forme.

Et bien… c’est pareil aux échecs !

Mais trop souvent, trop d’amoureux du jeu d’échecs croient (ce n’est d’ailleurs souvent pas leur faute, mais celle d’un livre ou d’une leçon d’échecs au contenu extrêmement marketing) que s’ils consacrent plusieurs heures d’effort à un moment à travailler leurs capacités de calcul tactique, alors ils corrigeront toutes leurs lacunes une bonne fois pour toutes.

Hélas la réalité n’est pas aussi agréable que ça. Apprendre des thèmes tactiques, améliorer sa vision tactique et rester en bonne forme sont trois sujets bien distincts.

Les meilleurs joueurs d’échecs résolvent quasi quotidiennement des problèmes d’échecs.

Bien évidemment, ces joueurs connaissent déjà tous les thèmes tactiques et ont déjà résolu des milliers voire des dizaines de milliers de problèmes d’échecs au cours de leur vie. Mais ils continuent tous les jours à résoudre des problèmes. Pour rester en forme. Et garder leur vision tactique aussi affûtée que possible.

Mon conseil est de résoudre des problèmes d’échecs pendant au moins 5 minutes par jour.

Bien entendu, si tu as davantage de temps, n’hésite pas à résoudre des problèmes d’échecs pendant 15 minutes, pendant 30 minutes, 1 heure… C’est toi qui fixe la limite !

Une autre bonne idée est de résoudre des problèmes d’échecs avant un tournoi ou une session de jeu en ligne pour échauffer sa vision tactique avant les parties.

Les meilleures ressources pour devenir meilleur en tactique

Chose promise, chose due : voici une liste de ressources où tu trouveras des problèmes d’échecs pour t’entraîner.

Meilleurs livres de tactique

La méthode Woodpecker est une méthode développée par le grand maître Axel Smith qui consiste à résoudre un grand nombre de problèmes d’échecs en boucle jusqu’à être capable de résoudre tous les problèmes en un seul jour. Que l’on soit convaincu ou non du bien-fondé de cette méthode, ce livre de tactique contient 1128 problèmes d’échecs soigneusement sélectionnés et divisés en trois niveaux de difficulté : 222 exercices de niveau facile, 762 exercices de niveau intermédiaire et 144 exercices de niveau difficile. La variété et le nombre de problèmes du livre en font une base parfaite pour s’entraîner et résoudre des problèmes mélangeant plusieurs thèmes tactiques.

Tous les problèmes sont tirés des parties des champions du monde d’échecs, du premier champion du monde Wilhelm Steinitz au 16ème champion du monde Magnus Carlsen. Il est amusant de constater que les champions du monde ne sont pas toujours les gagnants du problème à résoudre et qu’ils ont souvent perdu des parties eux-mêmes sur des combinaisons tactiques ! Les solutions sont bien expliquées à la fin du livre avec la variante principale et les variantes secondaires importantes, tandis qu’un symbole ✔ indique les coups de la solution qu’il faut absolument avoir vu à l’avance pour valider qu’on ait bien trouvé la solution.

Ce livre est une véritable bible de la tactique ! Il contient 306 problèmes de mat en un coup, 3412 problèmes de mat en 2 coups et 744 problèmes de mat en 3 coups, soit 4462 problèmes de mat qui en font déjà un livre parfaitement adapté pour travailler les tableaux de mat. Mais il contient en plus 600 problèmes tirés de parties miniatures, 144 problèmes tirés de finales avec matériel réduit et 127 problèmes tirés des parties d’échecs des sœurs Polgar (3 très fortes joueuses d’échecs titrées, l’auteur du livre étant le père des sœurs Polgar). Ce qui ne fait que 5333 problèmes si tu as bien compté 😅. Et il reste en effet un 5334ème et dernier problème, une étude (un problème extrêmement difficile) de mat en deux coups.

Le livre est massif (plus de 1100 pages et 1 kg), donc il est probablement plus adapté pour le transport en format électronique (comme Kindle) qu’en format physique. Les solutions à la fin du livre donnent la variante principale et les variantes secondaires importantes mais sans explications écrites. J’en ai entendu parler pour la première fois sur la chaîne Youtube du grand maître américain Jesse Kraai qui l’a résolu de bout en bout plusieurs fois et qui en parle comme l’un de ses livres préférés qui l’ont accompagné lors de sa transition de maître international à grand maître.

Meilleurs sites de tactique

Lichess.org est une plateforme gratuite sans publicité où on peut jouer aux échecs et résoudre des problèmes d’échecs pour s’entraîner. La base de problèmes de Lichess contient à ce jour plus de 4 millions de problèmes, classés par phase de jeu (ouverture, milieu de jeu et finales) et par thème tactique (attaque à la découverte, échec double, fourchette, etc.). Il est donc possible de s’entraîner uniquement sur un thème tactique spécifique ou bien de résoudre des exercices avec des thèmes variés.

Si le principal avantage de Lichess est d’être gratuit, son principal inconvénient est que seule la variante principale de la solution des problèmes est donnée : aucune explication écrite n’est donnée et certaines variantes secondaires cruciales pour comprendre la solution principale ne sont juste pas montrées du tout. Lorsque j’y résout des problèmes, je trouve qu’il est souvent difficile de comprendre pourquoi le coup que l’on propose est en fait une erreur et pourquoi le coup donné dans la solution principale est bien correct.

Chess.com est une plateforme de jeu payante avec certaines fonctionnalités gratuites. La base de problèmes de Chess.com contient plusieurs millions de problèmes et il est possible de les résoudre soit en mélangeant tous les thèmes tactiques à la fois soit en choisissant un thème tactique précis (attaque par rayons X, enfilade, clouage, etc.). On peut donc soit résoudre une série d’exercices variés soit une série d’exercices tous sur le même thème tactique.

L’inconvénient principal de Chess.com est que les fonctionnalités gratuites sont très limitées : il est seulement possible de résoudre trois problèmes par jour avec un compte en version gratuite sans abonnement. Par ailleurs, la publicité affichée uniquement dans la version gratuite distrait un peu lorsqu’on essaie de résoudre un problème.

Mets tes neurones au défi avec les études d’échecs publiées sur Esprit Échecs ! Il s’agit de problèmes d’échecs particulièrement difficiles qui ont le mérite de se forcer à envisager des coups hautement inhabituels ou surprenants. Ce genre de problème permet à la fois de repousser ses « barrières mentales » en développant son imagination et sa créativité aux échecs, mais aussi de s’entraîner à calculer rigoureusement une suite de coups complexes. Une nouveau problème d’échecs est publié tous les dimanche matin.

Esprit Échecs propose également tous les 1er du mois un problème d’échecs à résoudre à l’aveugle, c’est-à-dire sans voir la position ! Cela permet de s’entraîner à visualiser les différentes parties de l’échiquier dans leur globalité (colonnes, rangées, diagonales) et d’améliorer le calcul de coups tactiques en visualisant dans sa tête le mouvement des pièces.

Les 3 erreurs à éviter lorsqu’on veut progresser en tactique

Voici les 3 erreurs les plus courantes que les joueurs d’échecs débutants font lorsqu’ils essaient de devenir meilleurs en tactique. Voici comment les éviter et optimiser ton entraînement tactique pour en tirer le plus de bénéfices possibles.

1. Ne pas apprendre les thèmes tactiques avant

Beaucoup de joueurs font cette erreur dont j’ai parlé un peu au début de cet article.

Ils vont sur une plateforme de jeu d’échecs en ligne et commencent à résoudre tout de suite des problèmes d’échecs variés alors qu’ils ne savent pas encore ce qu’est une enfilade, un clouage, etc.

Souvent ce n’est pas de leur faute 🙂. Voici à quoi ressemble la page d’accueil de Chess.com.

« Résolvez des problèmes ! »

Maintenant, imagine combien de joueurs cliquent dessus et commencent à résoudre sans jamais avoir appris les thèmes tactiques avant.

On peut espérer qu’un jour, Chess.com changera le titre en quelque chose comme « Améliorez votre tactique » qui emmènera sur une page avec du contenu pédagogique, et alors ensuite seulement – « Résolvez des problèmes » !

Ne fais pas cette erreur et tu auras une longueur d’avance sur les autres : apprends les thèmes tactiques d’abord et ensuite seulement, résous des problèmes.

2. Ne pas faire assez d’efforts

Bien trop souvent, et particulièrement lorsqu’on résout un problème sur un écran comme un ordinateur, une tablette ou un smartphone, il est très tentant de jouer un coup sur l’échiquier juste pour voir si c’est le bon coup ou pas.

Ne fais pas ça. Imagine qu’il s’agit d’une vraie partie !

La même tentation existe si on résout un problème avec un livre d’échecs. Si tu penses que tu as vu un bon coup, ne vérifie pas immédiatement la solution pour voir s’il s’agit bien de la solution ou pas.

Traite le problème comme s’il s’agissait d’une décision que tu dois prendre pendant une vraie partie.

Une astuce pour éviter cette erreur consiste à se forcer à écrire le premier coup de la solution qu’on envisage avant d’aller vérifier la solution du problème. Ça paraît simple comme ça, mais le fait de se forcer à s’engager par écrit sur un coup réduit fortement la tentation d’aller voir la solution du problème pour rien. Et en plus, on ne peut plus tricher si le premier coup de la solution n’est pas le coup que l’on a écrit !

3. Consacrer trop de temps à la tactique

Consacrer son entraînement uniquement à devenir meilleur en tactique peut être grisant : on obtient une vraie dose de dopamine à chaque fois qu’on résout un problème ou une série de problèmes correctement.

Cependant, il ne faut pas négliger pour autant tous les autres aspects du jeu d’échecs. Savoir résoudre des tactiques ne suffit pas lorsqu’on est débutant. Il faut aussi maîtriser les rudiments de la stratégie en milieu de partie, savoir bien jouer les finales, apprendre à obtenir des positions de jeu satisfaisantes à la sortie de l’ouverture et travailler sur sa psychologie et sa gestion du temps à la pendule en partie.

Savoir résoudre des problèmes tactiques est très, très, très utile… mais ça ne suffit pas !

Une règle pratique et simple pour répartir son temps d’entraînement est la règle du 33% : 33% du temps doit être consacré à la tactique et au calcul, 33% à jouer et à analyser ses parties, et les derniers 33% à travailler les ouvertures, les finales, la stratégie, la psychologie et la gestion du temps, en fonction de ses propres forces et faiblesses.

Comment savoir si on devient meilleur en tactique ?

Le meilleur signe qu’on devient meilleur en tactique est lorsqu’on se met à remarquer des tactiques dans une position sans faire un effort conscient pour les remarquer. Tes efforts à l’entraînement doivent viser à atteindre ce niveau.

Une fois que tu as atteint ce niveau, ce n’est plus qu’une question de temps avant que ton classement elo n’augmente.

Une autre métrique que tu peux utiliser pour mesurer ton niveau tactique est le classement elo pour les problèmes comme utilisé sur les plateformes Lichess et Chess.com. Garde toutefois bien en tête que le classement elo pour les parties et le classement elo pour les problèmes sont deux grandeurs bien différentes. Attention donc à la confusion car il est tout à fait possible d’être par exemple classé 1800 elo pour les parties mais 2400 elo pour les problèmes.

Conclusion

Maintenant, tu sais exactement comment t’y prendre pour progresser en tactique !

Tu connais aussi désormais les pièges à éviter qui ralentissent voire freinent complètement la progression de trop nombreux joueurs d’échecs, souvent à leur insu.

J’espère que tous les éléments donnés dans cette page vont te permettre d’effectuer des choix plus éclairés pour rendre ton entraînement aux échecs plus efficace, plus amusant et plus profitable.

Alors, fais des bons choix ! Je te souhaite le meilleur pour ta progression aux échecs et J’ai hâte de te voir à ton meilleur niveau !